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Les Cahiers

Obama-Hope

25 février 2009

Avec l’élection de Barack Obama à la présidence, l’Amérique est entrée dans un nouveau temps politique de son histoire. Les démocrates ont repris la Maison Blanche et étendu leur majorité au Congrès. Par le biais d’Internet et grâce à une démographie qui ne peut que les favoriser, ils disposent d’atouts majeurs pour œuvrer en faveur du progrès pour lequel ils se battent. Cette gauche nouvelle se fonde sur la responsabilité individuelle – l’État ne peut pas tout faire et le marché est bien la principale source de création des richesses – mais aussi et surtout sur la responsabilité mutuelle : l’État reste là pour armer les individus prêts à relever les enjeux du 21e siècle. L’Amérique quitte l’ère de Ronald Reagan et des économistes de l’école de Chicago, celle d’une droite avant tout pro-business, réactionnaire, individualiste et armée de militants religieux pour faire avancer sa cause. Irak, Afghanistan et crise économique, ces priorités de l’administration de Barack Obama sont analysées ici. Mêlant les analyses de grands spécialistes des États-Unis comme John Judis, André Schiffrin ou Saskia Sassen aux contributions de bloggers-journalistes comme Marjorie Paillon (Ilovepolitics) ou Jean-François Schwab (America Polyphony), et reprenant les revues de livres publiées par Niels Panel pour Sens Public lors de la campagne, ce numéro des Cahiers constitue un outil made in USA très précieux pour comprendre l’Amérique d’aujourd’hui, et à venir.



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Sommaire du numéro 9

Comprendre l’Amérique politique contemporaine
Niels Planel : Avant-propos (lire ci-dessous)
Gérard Wormser : Introduction
John B. Judis : Amérique, la libérale. La majorité démocrate a émergé !
Jean-François Schwab : États-Unis, le 5 novembre 2008 au petit matin
André Schiffrin : Obama face aux problèmes
Daniel Sturgeon : Obama, le champion de l’organisation
Niels Planel : Il fut le président des États désunis
Marjorie Paillon : GOP : année zéro ?
Saskia Sassen : Une mauvaise idée : une solution financière à la crise financière

Lire l’Amérique politique contemporaine (Niels Planel)
Morley Winograd & Michæl D. Hais : Quand les enfants des baby-boomers redessinent le futur de l’Amérique
Joe Trippi : Quand Internet réinvente la démocratie
David Mendell : Barack Obama, illustre et inconnu
Thomas Frank : Au crépuscule de l’ère conservatrice
L’Amérique est bleue comme une orange
Fareed Zakaria : Après avoir globalisé le monde pendant 50 ans, les Américains vont devoir se globaliser
Ross Douthat & Reihan Salam : L’Amérique profonde a-t-elle rompu avec les républicains ?
Matt Bai : La gauche américaine est-elle à court de grandes idées ?
Jason Furman & James E. Bordoff : Oui, la gauche américaine a des idées !

Avant-propos

Lors de son investiture le 20 janvier 2009, Barack Obama a invoqué « une nouvelle ère de la responsabilité ».

L’Amérique a bien quitté l’ère irresponsable de Ronald Reagan et des économistes de l’école de Chicago, celle d’une droite avant tout pro-business, réactionnaire, individualiste, et armée de militants religieux pour faire avancer sa cause. Après eux, le déluge : Irak, Afghanistan et crise économique, telles sont bien les priorités de l’administration du premier président métis de cette Amérique qui arrive encore et toujours à faire rêver. En attendant, la faillite morale de la « révolution conservatrice » délégitime les républicains pour les années à venir.

Mais l’Amérique va-t-elle pour autant perdre sa manie de toujours remettre à plus tard ses factures ? Va-t-elle enfin prendre à bras le corps la révolution verte qu’elle doit mener ? Se doter d’une couverture maladie universelle ? Guérir de ses fractures ? Bouleverser son modèle économique ? Converser de nouveau avec le vaste monde ?

Il semblerait qu’elle soit pourtant bien entrée dans un nouveau temps politique de son Histoire. Les démocrates ont repris la Maison Blanche et étendu leur majorité au Congrès. Ils disposent par le biais d’Internet et grâce à une démographie qui ne peut que les favoriser, d’atouts pour œuvrer - enfin - en faveur de ce progrès pour lequel ils se battent tous. Cette gauche nouvelle se fonde sur la responsabilité individuelle - l’État ne peut pas tout faire, et le marché est bien la principale source créatrice de richesses - mais aussi, et surtout, sur la responsabilité mutuelle : l’État reste là pour armer les individus à relever les enjeux du 21e siècle.

Cette nouvelle Amérique, emmenée par un homme devenu une légende avant même d’entrer en fonction, c’est bien celle que nous avons voulu esquisser dans ce dossier exceptionnel des Cahiers de Sens Public.

Niels Planel

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